2007 Semaine 32 — La Magie de l'alchimie
Je suis encore un peu en retard, mais j'ai eu de la difficulté à me mettre au travail avec ce projet. C'est un peu bizarre, car je savais exactement ce que je voulais faire, mais j'avais un peu peur de ne pas en être satisfaite, alors j'en remettais toujours l'exécution à plus tard (ma mère ne serait pas trop fière de moi, mais ce n'est pas moi qui vais lui dire...).
Le thème, fort inspirant, était Métal en fusion / Le creuset de l'alchimiste. Les principes de l'alchimie ont toujours fasciné l'être humain, et l'un de ses objectifs les mieux connus est la transmutation des métaux communs en métaux nobles, comme l'or ou l'argent.
Le pendentif en forme de fleur est principalement composé de PMC3, soit une pâte de métal précieux en argent fin, ce qui rejoint parfaitement la nature de l'alchimie, car cette substance qui ressemble à de la pâte à modeler se transforme presque magiquement en argent fin sous l'effet d'une chaleur intense. Le système d'accrochage quant à lui, passe par l'intérieur de la fleur et se prolonge à l'extérieur au bas du calice, pour former des étamines en fil d'argentium. Celles-ci sont garnies d'opales roses du Pérou ainsi que d'une petite bille de quartz rose à facettes. Le rose pâle n'est pas une couleur que j'aurais choisie spontanément, mais ce sont les seules billes dont l'orifice était assez large pour être enfilées sur le fil de 1,0 mm (18ga)
La réalisation n'a pas été facile car je n'ai pas beaucoup d'expérience avec ce produit. Pour commencer, ma pâte était sèche comme une vieille semelle de botte et il m'a presque fallu la noyer pour la réhydrater, puis la malaxer jusqu'à ce qu'elle s'attendrisse suffisamment pour être travaillée. Malgré tous mes efforts, je n'ai pu éliminer tous les grumeaux, ce qui fait que le résultat n'est pas aussi lisse que je ne l'aurais voulu. Ensuite, j'avais peur que le «calice» de ma fleur ne glisse vers le bas, malgré le bourrelet en fil métallique que j'avais placé autour des trois tiges métalliques à l'intérieur. J'ai donc pincé le haut considérablement dans un moment de panique, mais le résultat après le séchage n'était pas très joli, avec des plis irréguliers et des petites crevasses tout autour du bord supérieur. En plus, la PMC rétrécit toujours un peu à la cuisson, et le bord aurait pu craqueler, ce qui a nécessité une autre session de remue-méninges.
Je n'avais presque plus de pâte réhydratée dans mon paquet, mais je suis tombée par hasard sur un autre petit restant de pâte tout triste et sec. Quelques gouttes d'eau, encore un petit massage, et la consistance est redevenue acceptable. Après en avoir roulé une pincée en un petit rouleau très fin, j'ai fabriqué une barbotine avec les quelques miettes de PMC qui restaient et je l'ai utilisée pour coller le petit serpentin que j'ai entortillé sur le bord supérieur du calice, en passant par l'intérieur de la bélière pour stabiliser le tout. Après une autre journée de séchage, j'ai poncé un peu ça et là, puis je l'ai mise à cuire. J'ai ensuite enfilé les billes sur les étamines, puis j'ai martelé les extrémités en forme de queues de castor pour les retenir en place (je suis québécoise après tout, alors le castor, je connais bien!). Quelques coups de brunissoir suivis de quatre heures dans le tonneau de polissage ont donné le résultat que voilà.
On peut bien voir quelques petits défauts ici et là, et la surface n'est pas aussi lisse que je l'espérais, mais je crois que cela est dû en partie au fait que ma pâte était vieille et qu'elle a dû être réhydratée, ce qui a pu affecter le résultat final. Après tout, une bonne hydratation ne suffit pas à nous rendre la jeunesse, quand on devient sèches et passées date...